Toreros

La corrida, une passion de Bernard Buffet

Bernard Buffet vouait une passion à la tauromachie et il a peint des toiles de toreros parallèlement à d’autres thèmes.

Le thème de la corrida a largement inspiré Bernard Buffet et il réalisa plusieurs huiles sur toiles entre 1958 et 1967. Les toreros, Desplante de Rodillas ou la Corrida sont un peu moins connus et n’ont pas toujours été exposés lors des rétrospectives de l’artiste peintre.

Bernard Buffet tout comme Picasso aimait les spectacles de corrida. Celle-ci était déjà un thème de prédilection chez d’autres grands peintres notamment Goya. Bernard Buffet a fait découvrir la corrida à Annabel et ensemble ils se rendaient à Arles ou Nîmes pour assister à des corridas. Lors de la Biennale de la Jeune peinture, le peintre avait déjà présenté Le Paséo à l’entrée dans les arènes des toreros et de leur cuadrillas. En 1963, au Château l’Arc, Annabel pose pour Buffet en habit de lumière. Le peintre était passionné de corrida et il exécuta une série de toiles sur ce thème qui aujourd’hui, font partie de collections privées.

Buffet vouait une véritable passion à la corrida et aux toreros. Annabel disait : « C’est Bernard qui m’a fait découvrir la tauromachie. Dès la première course j’ai été conquise par cet art d’exception ». L’aficianado en d’autres termes le passionné de tauromachie se rend anxieux et impatient aux arènes comme s’il allait à un rendez-vous amoureux, sachant qu’en ce lieu le cauchemar et la mort sont aussi présents. Dans les Toreros, on trouve un condensé complet du génie créatif de Bernard Buffet. Le peintre était doté d’une mémoire visuelle exceptionnelle et il pouvait peindre un portrait en l’absence du sujet. Il lui suffisait de l’avoir vu une seule fois pour qu’il puisse peindre sa version du personnage et ce phénomène est particulièrement remarquable dans la peinture des toiles de Toreros. Tous les tableaux peints sur le thème de la corrida sont le fruit de cette mystérieuse faculté créative que l’on trouve dans l’art de Buffet.

Les portraits de toreros offrent un nombre incroyable de postures différentes, ces hommes qui posent raides dans leur fabuleux habits de lumière comme s’ils étaient des mannequins de haute couture. C’est ainsi qu’apparait Annabel lorsqu’elle pose pour Buffet en top model d’une corrida de salon et qui pourrait faire sourire si l’on fait abstraction de la mort qui n’est jamais bien éloignée du cérémonial de l’amour. Bernard Buffet peindra en permanences des toiles de corrida, en parallèles à d’autres thèmes, apparemment plus serein en particulier des paysages de sa chère Provence.